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Blanche Clément

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Anonymous
Invité
Invité
MessageSujet: Blanche Clément Blanche Clément EmptyVen 29 Aoû - 21:48

 
 

 

 
 
En chacun de nous sommeille un héros

 
Identité

 

Nom : Clément
Prénom : Blanche
Groupe : Vampire
Âge : 237 ans
Date de Naissance : 1977
Lieu de Naissance : Paris XXème
État Civil : Célibataire et sans enfant.
Emploi : Biologiste au sein du groupe de recherche des Utopistes.
Esclave/Infant/Disciple : Aucun
Religion : Aucune.
Lieu de Résidence :Un appartement rue Lacuée, dans le XIIème arrondissement de Paris, entre la place de la Bastille et la Gare de Lyon.
Armes :Aucune
Autre :


 


C’était une jolie chambre d’enfant avec un papier peint blanc et bleu ciel, des posters de chevaux et d’un chanteur à la mode aux murs. Sur le bureau en hêtre peint en blanc, des crayons multicolores côtoyaient une petite collection de mini bouteilles de parfums. Blanche n’arrivait pas à se résoudre à changer le décor de son enfance. A 24 ans, elle vivait encore dans cette chambre qui faisait office de cocon protecteur contre l’agressivité du monde extérieur. Bien entendu, jamais un garçon n’avait passé le seuil de cette pièce, véritable sanctuaire sacré pour jeune femme solitaire. Ses parents avaient bien essayé de lui faire entendre raison, lui avaient même proposé de lui refaire entièrement la décoration mais rien n’y avait fait. Seules les peluches avaient été remisées au placard, et encore… pas toutes.
Blanche finissait ses études de vétérinaire à l’école national de Maison-Alfort, la plus réputée des écoles de vétérinaire de France et avait déjà entamé des démarches pour être accueillie dans un institut de recherche. Cela signifiait, elle le savait bien, le départ de la maison familiale, l’abandon du sanctuaire et le début d’une vie triste et angoissante. Blanche ne voulait pas grandir. Même les rares aventures sentimentales (on n’ose dire amoureuse puisqu’elle n’était pas du genre à s’engager) ne lui avaient pas paru une raison suffisante pour quitter ses parents et renoncer à son confort de vie trop protégée.

La fin de l’année universitaire 1999 était arrivée et bientôt elle soutiendrait son mémoire. Ses démarches avaient porté leurs fruits et une place l’attendait dans un laboratoire de recherche en Normandie. Ca la déprimait d’avance alors que beaucoup de ses camarades de promo ramaient encore pour trouver un premier emploi. Dans un élan désespéré, elle avait demandé à ses parents de déménager et de venir s’installer avec elle… Peine perdue évidemment.

Les soutenances eurent lieu le 21 juin, jour de la fête de la musique. Pour fêter leur diplôme encore tout chaud, Blanche et cinq de ses camarades filèrent sur Paris après un interminable apéritif offert par l’école aux maîtres de stage, parents, amis, professeurs venus assister à ce grand déballage des connaissances acquises au cours des quatre années du cursus. Il était environ 18h lorsqu’ils purent enfin s’éclipser, la nuit serait longue à venir ce qui leur laissait pas mal de temps pour se trouver un coin tranquille, une terrasse où dîner puis dénicher le bar qui offrirait le concert le plus sympa de la ville. Dans le quartier de la rue Monge, ils dînèrent d’une salade copieuse dans un restaurant familial et se renseignèrent sur les différents concerts qui auraient lieu dans les nombreux bars du quartier. Le Muséum d’histoire naturelle était tout près et déversait son lot quotidien d’étudiants qui aimaient ce quartier à la fois riche en histoire et riche en troquets de toute sorte pour manger à bas coup et boire jusque tard dans la nuit. Le serveur qui s’occupait de leur table leur indiqua un bar à une cinquantaine de mètres qui proposait une soirée électro-loundge, loin des concerts qui hurleraient les uns à côté des autres.
En sortant du restaurant, les six amis repérèrent le bar en question et firent un petit tour dans le quartier en poussant jusqu’au Quai Saint-Bernard où se trouvait l’Institut du Monde arabe. Lorsque la nuit tomba, ils remontèrent vers le bar et s’installèrent à une table sur la terrasse qui était miraculeusement vide. Tous les troquets du coin commençaient à être pris d’assaut et il était temps de s’installer. La musique était déjà lancée, lancinante, apaisante et à la fois nerveuse. Devant leurs cocktails aux noms idiots, les six étudiants passaient une soirée agréable. Vers minuit et demi, ils levèrent le camp et prirent la direction de Saint-Germain des Prés. En chemin, la musique ne les quittait pas et les trottoirs étaient remplis d’une foule chantante, dansante et souvent avinée.

C’est pendant cette promenade nocturne dans Paris que la vie de Blanche bascula pour de bon. Un groupe de garçons braillards s’était avancé vers eux sans trop faire attention et les avait obligés à se séparer pour les laisser passer. Moitié énervé, moitié indulgent le groupe s’était reformé quelques secondes plus tard… sans Blanche.
Quelqu’un l’avait attrapée par la manche de son gilet et ne la lâchait plus. Une femme, grande et élancée, les cheveux de jais, la peau cuivrée, elle avait une poigne de fer qui inquiétait la jeune femme et l’obligeait à courir pour ne pas risquer de tomber à chaque pas. Elle avait crié bien sûr. Lui avait ordonné de s’arrêter, de la lâcher mais elle courait toujours et l’angoisse la prenait au ventre. Elle avait du mal à respirer et elle supplia pour s’arrêter. La femme obtempéra cette fois et se retourna. Blanche faillit être pétrifiée devant la beauté glaçante de l’être qui se trouvait devant elle. Elle avait la beauté mortelle d’un fauve prêt à bondir sur sa proie. Ses mains en coupe avaient pris le visage de Blanche pour l’amener près du sien et elle l’avait respirée avec volupté.

- Toi… Tu seras mienne, tu seras ma fille. Tu es ce que je ne suis pas, nous nous complèterons à merveille.

- Pardon ?

Blanche ne comprenait rien à ce cirque et commençait à paniquer.

- As-tu jamais rêvé d’une autre vie ? D’être quelqu’un d’autre ? Voudrais-tu goûter à l’immortalité mon enfant ?

- Je ne sais pas…

La voix était basse, si basse, engluée dans la peur, bientôt étouffée par la terreur.

- Ne tremble pas ô ma douce colombe car bientôt c’est toi qui les fera trembler.

Elles étaient toujours Boulevard Saint-Germain, au coin de la rue Mazarine. Il y avait foule car Le Procope, le café le plus ancien de Paris n’était qu’à 30 mètres et le quartier de l’Odéon drainait son lot de noceurs. Au milieu de cette foule, elles étaient des anonymes parmi d’autres et hormis la beauté surnaturelle de sa « kidnappeuse », personne ne les remarquait. La femme serra Blanche contre elle en passant un bras froid comme un serpent autour de sa taille et l’embrassa dans le cou. Un baiser qui se transforma vite en une morsure terrible. Douleur et plaisir inondèrent les sens de la jeune femme qui ne savait plus s’il fallait appeler à l’aide ou remercier le ciel d’une telle expérience. Elle se sentie partir, tomber dans un nuage de coton…

Une chambre immense, des draps propres, un lit pour... au moins 4 personnes et elle, nue dans ce lit. Elle tâta machinalement son cou et sentie deux petites cicatrices circulaires au niveau de la jugulaire. Effrayée, elle se leva et chercha la salle de bain pour vérifier si ce qu’elle pensait était visible dans un miroir. Mais resta comme statufiée dans le lit car elle n’osa mettre un pied par terre. Impossible pour elle de se promener nue dans cet endroit inconnu. Elle était déjà terriblement angoissée à l’idée du pourquoi d’une telle situation. Elle se recroquevilla sur elle-même sous les draps et tenta de se rendormir pour essayer de se convaincre que ce n’était qu’un affreux cauchemar. On cogna à la porte et une femme de chambre entra en portant une pile de vêtements.


- Bonjour Madame, voici vos effets. Je vous souhaite une bonne journée Madame.

Une fois, la femme de chambre partie, Blanche se rua sur les affaires en question et découvrit des vêtements passe-partout mais tous griffés : jean Jean-Paul Gauthier, chemise blanche Christian Dior, lingerie Aubade, bottes en cuir Burberry. Elle rêvait et elle allait se réveiller… Elle se pinça à en crier et ne se réveilla pas. La panique s’empara d’elle au fur et à mesure qu’elle s’habillait parce que les vêtements étaient exactement à sa taille. Elle devait sortir d’ici et d’un pas décidé mais le cœur à cent à l’heure elle se dirigea vers la porte de la chambre, ou plutôt de la suite. Quelqu’un l’ouvrit avant elle et entra. C’était la femme de la veille. Elle avait un air fier, hautain, satisfait. Blanche la détesta aussitôt.

- Laissez-moi partir ! Vous ne pouvez pas me retenir !

- Bien entendu. Je t’en prie… Sors donc…

Un sourire taquin accompagna cette réplique. Qui croirait Blanche si elle allait raconter tout ça à la police ? Surtout dans cette tenue qui puait les quartiers embourgeoisés et les banlieues chics de Paris. Elle se résigna. Pour l’instant. Mais elle avait noté qu’elle était libre malgré tout de partir si elle le souhaitait.

- Qui êtes-vous ?

- Ta nouvelle maman et ta nouvelle vie. Ecoute attentivement…

Et comme la femme mystérieuse commençait à raconter une histoire des plus étonnantes à Blanche, elle l’emmena dans une pièce attenante où un petit déjeuner copieux les attendait sur une table Louis XV.

Pendant plus de deux siècles, Blanche et sa créatrice vécurent ensemble… quand cette dernière ne s’absentait pas pour des périodes interminables, laissant une Blanche désemparée qui ne s’était pas débarrassée de ses peurs en devenant vampire. Bien au contraire, toutes ses angoisses, psychoses et autres difficultés sociales avaient été amplifiées, faisant d’elle une véritable paria parmi les siens. Solitaire, voire franchement associable, elle gardait ses distances avec ses congénères malgré une éducation parfaite de sa créatrice. Elle lui avait appris à chasser, à se nourrir seule, les nouveaux codes sociaux en vigueur dans le nouveau monde qui s’était établit sur Terre, elle lui avait appris que la libido exacerbée des vampires n’était pas à craindre mais à utiliser sans retenue. Sur ce dernier point, elle avait échoué. Si elle avait désormais l’éternité pour découvrir tous les ennuis que peut apporter une relation amoureuse, alors cela pouvait attendre encore cinq ou six siècles. C’est ainsi qu’à l’âge de 214 ans, elle était certainement la seule vampire vierge d’Europe, voire du monde, à la grande honte de sa « mère ». Peu importe. Blanche s’était plongée dans son nouveau travail en tant qu’ingénieur de recherche dans un laboratoire dont l’objectif était de trouver le sang humain parfait. La génétique – et encore moins la génétique humaine – n’était pas la grande passion de Blanche et elle aurait préféré travailler dans un modeste cabinet vétérinaire mais apparemment, il était des métiers, après l’instauration du nouvel ordre mondial, qui ne seyaient pas à des vampires.

En 2213, Blanche s’était depuis peu séparée de sa « mère ». Une opposition radicale sur la façon dont devait être utilisés les humains les avait séparées et c‘est le cœur lourd que Blanche avait fait ses bagages et était partie de la maison « familiale » à Saint-Cloud. De l’argent, il y en avait toujours eu mais elle avait bataillé pour pouvoir travailler et exercer son métier…. Jusqu’à ce jour où il fallut des chercheurs pour tenter de mettre au point un composé synthétique du sang humain et se libérer ainsi d’une dépendance trop grande à l’humanité. Sa mère était apparemment une femme puissante car il avait suffit d’un mot de sa part pour qu’elle intègre le groupe de recherche des Utopistes. Cette séparation était d’autant plus difficile car sa mère l’avait malgré tout aidé alors qu’elle-même ne considérait pas les humains autrement que comme des morceaux de viande.

Blanche partie en versant des larmes et rejoignit Paris dans un appartement qu’elle louait dans le quartier de la Bastille, à côté du port de l’Arsenal. C’était la première fois de sa vie qu’elle vivait seule. Vraiment seule. Elle aurait du être contente. Elle était malheureuse comme les pierres. Elle n’avait plus d’épaule le soir pour pleurer son humanité perdue.


 
MADE BY .ANGELUS

 

 


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Blanche Clément

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