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Fiche d'Ambroise Duquesne (vampire)

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AuteurMessage
Anonymous
Invité
Ambroise Duquesne
MessageSujet: Fiche d'Ambroise Duquesne (vampire) Fiche d'Ambroise Duquesne (vampire)   EmptyDim 14 Sep - 16:27

     
     

     

     
     
Ambroise Duquesne

     
- Petite citation -


     
Identité

     

Nom : Duquesne
   ✥ Prénom : Ambroise
   ✥ Street name : //
   ✥ Groupe : Immortels/Vampires
   ✥ Âge : 208 ans, transformée à 17 ans
   ✥ Date de Naissance : 21 novembre 2005
   ✥ Lieu de Naissance : Bruxelles, Belgique
   ✥ État Civil : Célibataire
   ✥ Emploi : Au chômage, si on peut dire
   ✥ Maître/Sire/Tuteur : Multiples et encore inconnus à ce jour
   ✥ Esclave/Infant/Disciple : //
   ✥ Religion : Athée pure et dure, ne croyant qu'aux faits scientifiques
   ✥ Lieu de Résidence : Un peu SDF parce que, retourner dans la maison où sa famille a été assassinée pour dormir le soir, c'est glauque.
   ✥ Armes : Deux petites lames d'acier en forme de croissant de lune cachées dans ses manches, idéales pour trancher des gorges. Même si c'est plus drôle avec les dents.
   ✥ Autre :  //
   ✥Avatar:  Lily Collins


     
   
Physique

     


     Depuis sa métamorphose, Ambroise se regardait rarement dans le miroir. En effet, quel intérêt lorsqu’on sait posséder la fraîcheur de ses 17 ans pour l’éternité ? Il lui arrivait cependant, de temps à autre, que son regard croise celui de son reflet à travers une fenêtre ou une quelconque autre surface réfléchissante. Ses yeux, d’un gris-bleu froid et pâle, presque translucides, l’impressionnaient toujours, ils semblaient pouvoir happer en un clin d’œil l’âme de quiconque se laisserait envoûter par leur inquiétante beauté. Durant sa vie d’humaine, elle passait de longues heures à les observer – et s’en émerveiller, surtout – dans sa salle de bain, à croire qu’elle n’avait rien de plus intéressant à faire.

Le reste de son visage était somme toute banal. De longs cheveux châtains clair qui lui dégringolaient jusqu’au milieu du dos encadraient un visage à l’aspect juvénile et aux traits harmonieux, un nez à peine retroussé, des lèvres ni charnues ni sèches, un teint de pêche, un menton à la courbure douce. Ses cils non plus ne se faisaient pas remarquer, ils étaient même assez courts et fins, de sorte que seuls les iris d’Ambroise marquaient par leur couleur et leur magnétisme.
La demoiselle vampire se savait également petite, à peine un petit mètre soixante. C’était un peu le « prix à payer » pour avoir été transformée avant la fin de sa croissance, rester courte sur patte dans l’immortalité. Elle avait obtenu un résultat identique avec sa poitrine, qui semblait ne jamais vouloir dépasser la taille de bonnet d’une adolescente. Toutefois, cela avait peu d’importance pour elle. En effet, quelle était l’intérêt d’avoir une poitrine généreuse si ce n’était d’attirer les hommes plus facilement ? Aucun, évidemment. Et Ambroise était tout sauf le genre de fille qui appréciait la compagnie de la gente masculine, et tout ce qui touchait à la sexualité la faisait fuir comme un animal sauvage devant l’agitation extrême de la ville. Son corps avait beau avoir quelques jolies formes féminines, depuis 191 ans, personne n’avait eu l’autorisation ou même l’occasion d’y toucher. C’était zone interdite. No man’s land.

Du reste, qui avait-il d’autre à dire à propos du physique de la perpétuellement jeune Ambroise ? Elle était assez svelte, une petite cinquantaine de kilos et possédait une taille plutôt bien marquée. Ses mains, graciles et délicates auraient pu être celles d’une danseuse classique et elle possédait une élégance naturelle, son caractère la poussait à tenter de garder un air digne en toute circonstance. Au final, Ambroise aurait pu être une jeune femme charmante si elle n’avait arboré cet air de dédain mêlé d’accablement en permanence.

     
Caractère

       


      Au premier abord, Ambroise semble attristée, quelque peu sinistre et légèrement détachée de la réalité, comme si elle cherchait à s’en échapper en s’enfonçant dans de profondes réflexions aux couleurs de réminiscences douloureuses. Elle semble n’être que l’ombre d’une personne, et plus malheureuse qu’une pierre. Nombreux sont ceux qui ont pu l’apercevoir, assise à une table recluse dans le coin le moins bien éclairé d’une brasserie, une boisson commandée et non-consommée devant elle et une douce nostalgie flottant dans ses iris presque incolores, l’air absent et le regard perdu dans le vague. Elle paraît toujours triste au dernier des points et a l’habitude de ne sortir de cette morosité que pour lancer une pique ou l’autre acide à un serveur qui aurait l’audace de passer à côté d’elle. (Car oui, Ambroise voue une haine totalement inexplicable aux serveurs. Et aussi aux guêpes.) Cependant, elle redevient bien vite la jeune femme renfrognée qu’elle était quelques secondes auparavant.

C’est de cette manière qu’on la voit et c’est également ainsi qu’elle est, du moins, en partie. Elle semble inoffensive, elle donne l’impression d’être une pauvre humaine en manque d’affection, en proie à un tourment terrible et chagrinée, déprimée. On ne dirait pas une créature dangereuse, simplement une personne qui a besoin qu’on la console.

Néanmoins, ne vous fiez pas à son apparence. En premier lieu, elle n’a strictement aucune envie ni aucun besoin qu’on la réconforte, si vous essayez, elle vous enverra sur les roses d’un ton dédaigneux et suffisant. Et deuxièmement, sous ces dehors de vampire mélancolique, se cache une bête que vous n’avez peut-être pas envie de rencontrer. Un animal farouche, solitaire, craintif, prompt à montrer les crocs s’il se sent agressé. Un être méfiant ayant depuis bien longtemps déjà dépassé le stade du manque d’amour. Une chose qui ne se laissera pas apprivoiser si facilement, que vous lui ressembliez ou non. Humain ou vampire, c’est du pareil au même pour elle.

Peut-être, qu’au fond, elle n’aspire qu’à redevenir la personne joyeuse, naïve et insouciante – inconsciente – qu’elle était avant sa mort. Certes, elle était d’une imbécilité sans bornes à l’époque ; toutefois, il lui arrive d’entendre son subconscient lui souffler qu’au final, ne vaut-il pas mieux être débile mais heureuse ? Évidemment, elle refuse de l’admettre.

Celui qui tentera de la faire sortir de sa coquille se heurtera à plusieurs obstacles, à commencer par une couche superficielle de mépris et de cynisme, que vous rencontrerez dès le départ en l’abordant. Lorsque vous gratterez un peu, vous aurez à vous battre contre cet abattement qui s’empare si souvent d’elle puis, ayant réussi à l’en extirper, vous vous heurterez encore à sa peur maladive des relations sociales, qu’il vous faudra éliminer pour qu’elle vous fasse confiance. Autant dire tout de suite qu’il s’agirait là d’une entreprise laborieuse, longue et difficile. Cependant, il y aurait à la clé, en plus de la fierté d’avoir « apprivoisé » l’animal le plus indépendant après la panthère des neiges, la découverte d’une personne unique, aux idéaux et rêves longtemps enfouis dans les méandres de son esprit mais miraculeusement toujours intacts, n’attendant qu’une simple sollicitation pour se manifester.

Seulement, à l’heure actuelle, il serait bien vain de chercher cette personne que l’on vient de mentionner. Elle a disparu au regard des autres depuis bientôt deux siècles et n’est pas prête de montrer à nouveau le bout de son nez. Ambroise cache son existence au monde ; elle est solitaire et asociale, ayant préféré s’éloigner de l’humanité, afin de diminuer ses souffrances, afin de se préserver de la douleur et de tous les maux de la société.

Là où d’autres se créent une carapace à toute épreuve - mais finissant invariablement par se fissurer face aux assauts répétés de l’ennemi, ou lorsqu’on les ébranle assez fort - Ambroise a préféré s’envelopper dans des voiles. Une succession de voiles opaques dissimulant, chacun à leur manière, sa nature profonde à ceux de l’extérieur, la cachant au sein de leurs mouvements ondoyants et leur légèreté apparente, une série de protections plus ardues à transpercer les unes que les autres.

Les trancher reviendrait à blesser Ambroise et à nouveau faire saigner son âme, les déchirer équivaudrait à essayer de déplacer une montagne à l’aide seule de ses deux mains : un acte déraisonnable et, qui plus est, totalement impossible. Le seul moyen de découvrir la personne qu’elle cache et protège en elle serait d’enlever ses voiles, avec vos meilleures amies douceur, délicatesse et patience, de démêler les malheurs du passé dans le but de comprendre ceux du présent. Le problème, c’est qu’Ambroise n’a pas spécialement envie de se dévoiler, pas du tout, en fait. Et encore moins de montrer ses faiblesses à qui que ce soit, les gens sont trop profiteurs, manipulateurs et hypocrites pour qu’on puisse leur faire confiance, selon elle. À vrai dire, par ailleurs, elle a raison. En cet an 2213, les mentalités sont plus pourries qu’elles ne l’ont jamais été, et ce, du côté vampire autant que du côté humain.

(Et en relisant ce paragraphe, je me rends compte que, en réalité, mon personnage porte la burqa O__o )

Ambroise ne s’intéresse pas au Cercle, aux Chasses et à tous les groupements vampiriques en règle générale, pas plus qu’au Comité et à la guerre qui se joue hors des murs de son café. Elle est solitaire et, vous l’aurez peut-être remarqué, égoïste et centrée sur sa propre personne. Elle n’a jamais pu passer outre le fait que sa famille ait été décimée et n’a jamais réellement pu assumer sa nature de prédatrice aux longues dents. Il est vrai qu’on a déjà vu plus facile comme épreuve à surmonter dans la vie mais, au bout de plus d’une centaine d’années d’immortalité, Ambroise aurait quand même dû s’y faire. Peut-être que, au final, elle se complaît dans son malheur. Qui pourrait le dire ? Il n’y a pas que les voies de Dieu qui soient impénétrables…

   


   
En savoir plus à mon sujet...

     

Maladies : //
   ✥Transformation : colibri
   ✥Groupe Sanguin : //
   ✥Famille : Tous morts à l'heure actuelle
   ✥Origines : Un papa buveur de vodka et une maman mangeuse de gaufres... Euh, pardon, un père polonais, de Cracovie, et une mère belge, de Bruxelles.

       

     

     
Surnom : //
     • Âge : //
     • Comment avez vous connu le forum ? : Sur la première version.
     • Comment trouves tu le forum ? : //
   


     
MADE BY .ANGELUS

     

     




 
 

 

 
 
En chacun de nous sommeille un héros

 
- Petite citation -


 

Le côté histoire, ou l'endroit où vous saurez tout de sa vie :

Mon histoire, où plutôt celle de mes parents, commence aux alentours de l’année 2003. Trois ans après la prise de pouvoir des vampires, l’humanité traversait une crise générale sans précédent. Crise tant économique que morale et sociale. Crise qui pourrait aboutir simplement à l’extinction de l’espèce humaine. À la fin.

Lors du terrible l’an 2000, tout n’avait été que chaos, destruction et danger. Pendant des mois, sortir de chez soi sans arme relevait purement du suicide. Rester chez soi équivalait à attendre une mort inéluctable, sachant qu’elle arriverait dans un futur proche et que rien ne pourrait l’arrêter. Il n’y avait pas de bonne solution, pas de bon plan à suivre et ceux qui espérèrent un miracle venu du ciel prièrent en vain. Les créatures de la nuit avaient décidé d’asseoir leur domination sur ce monde où ils s’étaient terrés pendant des siècles et rien ne pourrait les empêcher d’atteindre leur but.

Les rues, et plus précisément, les grandes avenues, étaient de loin les endroits les plus dangereux entre tous. Assassins, innocents, chasseurs en quête d’une proie, citoyens moyens et révolutionnaires s’y côtoyaient sans que l’on puisse réellement les distinguer les uns des autres. La personne qui vous suivait pouvait tout aussi bien en vouloir à votre vie que rentrer chez elle par le même chemin que vous. Tous se méfiaient et jetaient des coups d’œil furtifs autour d’eux dans la peur d’être attaqués. Chacun aurait nettement préféré ne pas se retrouver dans cette foule oppressante mais tous avaient des obligations à remplir, des provisions à acheter ou des rendez-vous à honorer.

Mon père, Adrien Waszak, immigré d’origine polonaise, ne faisait pas exception à la règle. Ayant compris dès le départ que le sort jouerait en faveur des vampires, il entra dans les rangs des premiers collabos. Je sais peu de choses sur cette partie de la vie de mon père, il est toujours resté vague à propos de ce sujet, évoquant ces années avec une tristesse mêlée de honte dans la voix et une pointe de souvenirs douloureux dans les yeux. Je sais, par contre, pertinemment bien comment elle s’arrêta.

Cela arriva de manière brutale, sans coup de semonce, quelque part à Bruxelles, cela entra dans la vie d’Adrien pour ne plus jamais en ressortir : l’amour. Cet amour, qui lui fit l’effet d’un choc électrique, se présenta à lui sous la forme d’une femme prénommée Clémentine, ma mère. Il me serait impossible de la décrire tel que mon père la rencontra, tant il me fit de descriptions contradictoires et merveilleuses à son sujet. Clémentine était douce et forte, belle et unique, drôle et triste, farouche et séductrice, intrépide et fragile, généreuse et combattive, intelligente et ingénue. Clémentine était parfaite. Aux yeux d’Adrien, elle avait toutes les grâces et, à partir du moment où il l’aperçut, elle hanta son esprit, ses rêves et ses pensées.

Adrien ne vivait plus que pour Clémentine, ne respirait que pour elle, n’aurait plus aucune raison d’être si elle n’existait pas. Il laissa tomber toutes ses magouilles aves les vampires et entreprit de courtiser celle qui deviendrait un jour sa femme. Mon père prit son temps pour séduire Clémentine. Il y alla lentement, étape par étape, et fit tout pour ne pas la brusquer. Il la traita comme on traite un cristal finement ciselé qui risque de se briser au moindre choc : avec mille et une précautions. Lorsqu’enfin elle accepta de devenir sa compagne, puis ensuite, sa femme, ce fut l’apogée de son bonheur. Sous le ciel nuageux de la capitale belge, Adrien et Clémentine s’aimèrent de tout leur cœur, du plus profond de leur âme. Il la combla tant qu’il put et elle lui donna deux enfants, moi et mon frère, Antoine, de trois ans mon cadet.

À cette époque, ma mère faisait partie d’un mouvement utopiste naissant visant à instaurer une paix entre humains et vampires. Clémentine était persuadée que, au-delà de leurs différences, les deux races pourraient vivre en symbiose. Sans le savoir, elle contribua à créer ce que l’on nomme aujourd’hui les « Utopistes » et qui ne suscitent plus que du mépris et de l’incrédulité. Quelle serait sa déception si elle découvrait ce que son projet de paix est devenu. Ma mère faisait beaucoup de recherches, elle était passionnée par son travail et avait toutes sortes d’idées pour améliorer la cohabitation entre ce qu’elle nommait « deux peuples fort dissemblables mais qui ne demandaient qu’à vivre en harmonie ». Un jour où ses résultats semblaient prometteurs, elle resta tard dans son laboratoire. Bien plus tard que raisonnable. Elle ne revint pas à la maison. La police eut beau mener une brève enquête, on ne sut jamais qui était celui ou celle qui l’avait trouvée à son goût et sauvagement attaquée dans le noir.

Clémentine disparut de notre vie. Adrien ne fut plus que l’ombre de lui-même pendant des mois. Puis, tout à coup, il recommença à tremper dans des affaires louches, à ne plus nous faire part de ce qu’il faisait dans son travail. Il rentrait tard tous les soirs et Antoine et moi vivions dans la peur permanente de ne pas le voir revenir un jour. Nous nous angoissions des heures durant jusqu’à-ce qu’il pousse la porte de la maison ; pour nous rassurer, il nous embrassait tendrement et nous serrait avec force contre lui. En ces moments, sa haute silhouette et sa large carrure semblaient indestructibles et capables de déplacer des montagnes en deux temps trois mouvements. Nous recommencions à vivre, notre fragile équilibre se reconstruisant au fil des années qui s’écoulaient. Cependant, je n’étais pas dupe, je savais que les nouvelles activités de mon père avaient à voir avec les vampires, je savais qu’il était à nouveau collabo. Et je lui en voulais plus que tout de coopérer avec ces monstres qui nous avaient pris ma mère.

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE :
Papa, en homme intelligent,
Se fit collabo auprès des vampires,
Mais lorsqu’il rencontra maman,
Ses yeux ne crurent pas ce qu’ils virent,

Il n’imagina plus sa vie sans elle,
Clémentine prit Adrien pour époux,
Mais c’est alors que survint le plus cruel,
Un suceur de sang lui caressa le cou,

Avec ses longues dents acérées il vola son âme,
Rendant Adrien fou de douleur,
Plus jamais il ne verrait le sourire de sa femme,
Et ne pensez pas qu’il ne garde en lui aucune rancœur…



Comment j'ai fini par être mordue.

Dix-sept ans. L’âge où avoir de la liberté commence à être un droit. La majorité longtemps attendue s’approchant de plus en plus. Les dernières années de lycée avant le bac, et ensuite, les études supérieures. Pas mal de choix décisifs à faire, et surtout en ce qui concerne l’avenir, le Futur avec un « F » majuscule en gras, italique et doublement souligné. C’est merveilleux ! À dix-sept ans, tant de choses se jouaient, tant d’actions qui pouvaient avoir une influence directe sur le reste de ma vie. Choisis bien, sois convaincante, investis-toi, tu auras toutes les chances de finir heureuse et de vivre ton rêve, c’est ce que je me disais, en m’imaginant plus tard, adulte et épanouie.

Je souhaitais devenir musicienne. Cette idée m’obsédait et aucune autre voie ne semblait aussi lumineuse à mes yeux que celle des concerts, des partitions et des symphonies. Rien ne me comblait plus que des notes pures s’élevant dans l’air sous la poussée calme ou passionnée de mes longs doigts pâles. En ces moments de plénitude, Ré, Fa, Mi, Sol, Si, Do et La se mêlaient pour former une mélodie harmonieuse et me murmuraient avec douceur que j’étais faite pour exercer ce métier. Je me voyais déjà jouant dans des salles aux quatre coins du monde, faisant vibrer à l’unisson les cœurs d’une salle pleine à craquer d’amoureux de l’art, transportant mon public pour le temps d’une représentation dans mon univers où les plantes sont en forme de clés de sol, les paysages étaient chanson, le ciel était sérénade et la pluie était ode, tout n’y était que courbe et eurythmie.
Violon, guitare, flûte, et surtout, piano m’accompagnaient lors des incursions que je faisais dans ce monde de musique et d’accords, et devenant leur guide, je les menais vers des horizons inexplorés, sauvages et aux rythmes impétueux ou, au contraire, paisibles, à la cadence lente et mesurée. Persuadée que j’étais de ma supériorité en tant que musicienne et compositrice, j’ai passé les auditions pour entrer au Conservatoire de Bruxelles. Faire valoir le titre de collabo de mon père avait étonnamment été des plus faciles, il m’avait suffi de sa carte d’identité « empruntée » dans un des tiroirs de son bureau et de la mienne ; les bases de données bien organisées et à jour des suceurs de sang avaient fait le reste. Avoir la réelle confirmation que mon père traitait avec les vampires me fit une pointe de douleur au cœur –bien que je le susse depuis longtemps. Je me jurai que ce serait la seule fois que cette abomination me servirait…

Je m’étais dite que la réception de ma lettre (d’admission ou de refus) pour lever le voile sur ce petit secret. C’est ce que je fis, m’attendant certainement à ce qu’Adrien me donne sa bénédiction en me prenant dans ses bras pour me féliciter de mon audace, me disant aussi que j’avais un réel talent et que je serais la plus grande artiste que la Terre ait porté. Folle prétention qui était mienne.

Mon père ne fit rien de ce que je m’imaginais dans ma petite caboche de décérébrée. Non, au lieu de l’embrassade et des effusions auxquelles je m’attendais, je sentis plus que ne vis sa main partir vers mon visage à une vitesse fulgurante. Comment aurais-je pu avoir le temps d’éviter la gifle monumentale qu’il allait m’infliger ? C’était tout bonnement impossible. Le temps qu’il lui avait fallu pour exécuter son geste ne m’avait pas suffi, à moi, pour simplement réaliser ce que se passait. Je me voyais déjà projetée sur le carrelage froid, la joue rougie et la dignité en miettes, une vague expression de surprise flottant dans mes yeux.

- Tu as de la chance que j’aie promis à ta mère de ne jamais vous frapper, ni toi ni ton frère.

Et il suspendit son geste à un cheveu de ma peau. Je poussai un imperceptible soupir de soulagement et eut une pensée bienveillante pour ma défunte mère. Clémentine me protégeait toujours, même par-delà la mort. Mon père poursuivit :

- Mais cela ne veut pas dire que tu peux d’octroyer ainsi tous les droits ! Tu feras des études et tu auras un vrai métier,
tu peux me croire.

Je n’eus pas le temps de répliquer. On toquait à la porte avec une insistance plus que déplacée. Mon sang se glaça lorsqu’une voix nous intima d’ouvrir. L’instant d’après, un déluge d’échardes et de morceaux de verre brisé déferlaient sur nous et s’enfoncèrent profondément dans le bras que je levai en tentant de me protéger. Des êtres aux allures de fauves, tous crocs dehors, nous assaillirent sans que je puisse ne serait-ce que voir leur mouvements tant ils étaient rapides. Adrien réagit bien différemment de moi.

En une seconde, il avait dégainé une arme à feu dont j’ignorais l’existence et s’était interposé entre moi et nos agresseurs vampires. Son attitude belliqueuse ne laissait rien présager de bon pour eux et, à voir le mouvement de recul qu’avaient eu nos assaillants en le voyant dégainer son arme, elle devait contenir quelques balles en argent. Quant à moi, en bonne godiche que j’étais à l’époque, j’étais toujours tétanisée et une série de questions se bousculaient dans mon crâne. Qui étaient ces hommes ? Pourquoi nous attaquer nous alors qu’ils pouvaient aisément trouver de quoi se nourrir dans la rue, sans avoir à s’embarrasser de défoncer une porte ? Je secouai mentalement la tête : ces hommes n’étaient pas là pour s’abreuver de notre sang, ce qu’ils faisaient était une action concertée et réfléchie. Ça ressemblait même à… un règlement de comptes. Une goutte de sueur glacée courut le long de mon échine. Le travail de mon père avait donc fini par nous attirer les foudres des longues dents.

- Sortez de chez moi… ou bien je n’hésiterai pas à vous loger quelques balles dans le corps ! hurla mon père, l’air totalement hors de lui.
- Nous n’en attendions pas moins d’un membre du Comité aussi éminent que vous, lui répondit un vampire à la voix suave et au ton pernicieux.

La mention du Comité me fit tiquer. Mon père ne faisait pas partie de la rébellion. Il allait expliquer à ces vampires que tout ceci n’était qu’un terrible malentendu, qu’il était de leur côté et que tout ceci n’avait pas lieu d’être. Adrien se retourna brusquement et me fixa, son attitude devint dure, son regard me montrait clairement qu’il était sur le point de me donner une série d’ordres et qu’il n’admettrait aucune contestation. Tout dans sa conduite clamait qu’il se préparait au combat, qu’il n’avait pas la moindre intention d’expliquer quoi que ce soit aux monstres qui se trouvaient face à nous. Mon père était un rebelle. Et les Immortels s’apprêtaient à le mettre à mort.

- Cours te barricader dans la chambre d’Antoine, et n’en sortez pas avant que je vous l’ordonne, est-ce clair ?

J’aurais dû me révolter contre cette scène terrible qui se jouait devant moi, crier ma peur, le supplier de venir se cacher avec nous… Je ne le fis pas. Je ne sais toujours pas à l’heure actuelle si c’était une preuve de force que de m’en aller, la tête haute, sans laisser filtrer la moindre émotion ou bien s’il s’agissait là de la plus grande lâcheté que j’aie jamais commise. Quoi qu’il en soit, je courus me réfugier dans la chambre de mon frère dès que je fus hors de vue et entrepris de déposer tout ce que je trouvai devant la fine cloison de bois qui nous séparait du danger. Je me doutais que cela ne les arrêterait pas mais ne pas opposer de résistance m’aurait rendue malade.

Ensuite, je m’assis sur le sol, serrai mon petit frère pour la dernière fois contre mon cœur et pleurai. Je versai des larmes pour Adrien et pour Clémentine, pour leur amour et leur bonheur brisés. Pour mon père, qui était mort un petit peu plus chaque jour depuis la disparition de sa femme. Pour le combat qu’il avait mené dans l’ombre depuis Dieu sait combien d’années dans le but de venger la mort de ma mère. Pour cette détermination dont il avait dû faire preuve durant tout ce temps et qui allait s’arrêter ici-même. Pour sa vie qu’il avait consacrée à la plus belle et la plus stupide des causes : l’amour. Je sanglotai en me rendant compte que je l’avais détesté pendant des années d’avoir pactisé avec l’ennemi, alors qu’en réalité, il se battait contre lui. Je me lamentai également pour Antoine et moi, sachant que nous avions de grandes chances de ne pas nous en sortir. Je sentais ma jugulaire palpiter sous l’effet de l’angoisse et de la peur.

Lorsqu’ils arrivèrent en haut, je sus qu’il n’y avait plus aucun espoir à avoir, deux enfants n’avaient pas la moindre chance face à ces créatures dotées d’une force et d’une rapidité surnaturelles. Et ils dégageaient cette aura particulière de ceux qui savent qu’ils sont en position dominante. Soudain, j’entendis un gémissement accompagné du bruit d’un corps qu’on traîne à terre. Je vis mon père apparaître, ensanglanté de la tête aux pieds, le nez réduit à l’état de bouillie informe, les vêtements en lambeaux. De nombreuses coupures et morsures parsemaient sa chair, il souffrait. Il devait aussi avoir quelques dents cassées car un filet de liquide rouge coulait le long de son menton. Je le vis essayer de me dire quelque chose et je compris. Ses lèvres articulèrent « Je t’aime », mais sans langue, il est impossible de parler.

Ce jour-là, je découvris que, si les vampires n’aimaient pas les membres du Comité, ils réservaient, en plus, un traitement de faveur aux traîtres.
FIN DE LA SECONDE PARTIE :
Lentement, l’équilibre se reconstruit,
Tout semble aller de mieux en mieux,
Cependant, la fatalité n’en décide pas ainsi,
Alors que le foyer redevenait joyeux,
Des vampires assassins s’en prennent à Adrien,
Ils le torturent sans une once de remord,
Oh cruel destin !
Quand elle décide de nous faire sienne, rien n’arrête la mort.



Comment je me suis débrouillée après.
Un romancier que j’apprécie particulièrement a écrit un jour :

Le nom du monde est souffrance. Et désespoir.

Il faut avoir été au fond du gouffre pour comprendre pleinement la signification de cette phrase. Il faut un nombre incalculable de violences perpétrées en même temps sur votre personne pour saisir réellement le sens du mot souffrance. Quelqu’un qui n’a pas été supplicié et poussé jusque dans ses derniers retranchements ne sait strictement rien de la douleur. Un être qui peut témoigner de ce que l’on ressent lorsqu’on se fait torturer est un être qui a été au bord du précipice de la folie et a manqué de peu de plonger dans ses abysses aux profondeurs insondables.

Ce jour-là, les vampires attachèrent mon père à une chaise. Ils n’eurent pas besoin de le bâillonner pour l’empêcher de crier. Ils tuèrent mon frère devant son regard impuissant. Comme on sort les poubelles. Sans le moindre état d’âme. Sans même une émotion. Juste parce que c’est nécessaire et que ça devient dérangeant si on ne s’en occupe pas.

Je ne sais qui d’Adrien ou de moi subit le pire des sorts. En effet, un gamin, on le liquide comme ça. Mais j’étais une jeune fille, je commençais même à avoir des formes de femme. J’étais jolie, en plus de ça. J’étais vierge. Et j’étais totalement à leur merci. Ils s’amusèrent un peu avec moi sans que mon père ne puisse lever le petit doigt. Ils lui promirent que, s’il fermait les yeux, ils lui trancheraient les paupières ; puis, lorsqu’ils comprirent que son regard était la dernière chose qui me permettait encore de tenir le coup, ils me bandèrent les yeux. Il n’y eut plus que la douleur. Je découvris que le nom du monde était souffrance, et désespoir. Et je découvris qu’il était impuissance et détresse pour mon père.

Ce jour-là, après les intrusions multiples dans mon intimité, les blessures à répétition perpétrées sur ma chair déjà meurtrie, les sourires empreints de sadisme de mes bourreaux, l’horreur qui palpitait tout autour de nous, l’enfer qui semblait ne vouloir jamais s’arrêter... J’ai presque atteint mon point de rupture. Non, j’ai atteint mon point de rupture. Je n’étais plus qu’un corps inanimé sur le sol, une chose qui n’avait jamais réellement connu le mal et qui découvrait avec stupeur la vraie nature du monde. Je ne valais pas mieux qu’une loque. J’étais brisée. Je ne sais pourquoi ils me transformèrent. Étais-ce par jeu ? Pour voir quelle serait ma réaction ? Ou plutôt pour détruire encore un peu plus Adrien ? Dans le but de savoir si j’allais avoir la force d’accepter ma nouvelle nature et de la surmonter ? Ou si, au contraire, j’allais les implorer de me planter un pieu dans le cœur afin d’en finir avec ce calvaire ? Cependant, sur le moment même, je ne me posais pas toutes ces questions, je ne voyais en leur geste qu’un acte de cruauté supplémentaire.

Lorsqu’ils m’eurent presque entièrement vidée de mon fluide vital, ils me firent boire le leur. Je me souviens d’un vague refus de ma part, de ce qui restait de moi se révoltant quelque peu. Toutefois, il faut avouer que le sang qu’on me présenta était goûteux et, il faut l’avouer, cela me plût assez. Adrien, en face de moi, se débattit comme un diable sans pourtant réussir à se défaire de ses liens. Ils le firent assister à ma terrible agonie.

Lorsqu’ils furent lassés de me voir me débattre avec la mort qui s’emparait lentement de moi, ils l’égorgèrent et m’abandonnèrent au milieu du carnage qui régnait dans ce qui fut un jour ma maison, au milieu de l’odeur putride de mort et de charogne qu’exhalaient les corps encore chauds de mes proches. Ma transformation s’acheva dans la solitude. Et, j’ai envie de dire, tant mieux pour ces êtres abominables car, si j’en avais été capable, je les aurais égorgés. Dès que je fus en état de me mouvoir, je partis le plus loin possible de ma sinistre demeure.

Que faire ensuite ? La première pensée qui me vint à l’esprit fut évidemment : me nourrir. Une pauvre malheureuse marchant dans la rue à une heure où la prudence était de mise et l’affaire fut réglée. La vie reprit… presque normalement. Je tentai de me remettre à la musique, la magie de cet art qui m’avait tant fait rêver auparavant avait disparu, les notes que je jouais me semblaient dissonantes, je ne retrouvais plus aucune harmonie dans les sons que je produisais. Il en fut de même pour la lecture, l’écriture, la peinture et la danse. Rien ne me plaisait. Actuellement, je n’ai d’ailleurs toujours pas trouvé de réel passe-temps qui me comble, et laissé tomber mes recherches infructueuses et inutiles. C’est triste d’être condamnée à l’éternité si c’est pour s’ennuyer.

Je passe mes journées au café, à observer les gens qui, eux, ont une vie et une passion. Je me demande si j’ai aussi été comme ça à un moment de mon existence : fraîche, souriante et pleine d’idéaux. Ah non, j’étais arrogante, capricieuse, écervelée et d’une naïveté confondante, je m’en souviens mieux maintenant. Et à présent, je suis un tonneau vide qui, comme tous les tonneaux vides, fait beaucoup de bruit mais ne produit rien de véritablement intéressant. J’adore critiquer les autres, les rabaisser plus bas que terre, voir leurs visages déconfits lorsque je les démonte pièce par pièce, c’est pervers et jouissif. Quoi de plus drôle que de s’amuser du malheur d’autrui ? Après tout, je ne suis plus obligée d’avoir des valeurs morales ni d’être politiquement correcte, personne ne se soucie de ma misérable petite personne.

Tant qu’on parle de ça, je sais que j’aurais dû mettre un terme à mon errance depuis longtemps, je ne suis vouée à rien et n’ai pas d’utilité particulière, si ce n’est de débarrasser de temps à autre cette société ridicule d’individus néfastes – je ne le fais pas intentionnellement, mais ça m’arrive d’en mordre un ou deux. Seulement, à la liste de mes défauts s’ajoute la lâcheté, qui m’empêche de prendre un pieu et de me le planter droit dans la poitrine. J’ai donc décidé que si, un beau matin, quelqu’un, vampire ou humain, décide de me tuer, je le laisserai certainement faire… à condition, bien sûr, que je le juge digne de mettre fin à mes jours.

Pour essayer de tromper mon ennui permanent, j’ai inventé ma propre manière de tuer. J’attire les humains qui me semblent avoir un minimum d’intelligence à moi et je leur propose un marché – qu’ils n’ont bien entendu pas tout à fait le droit de refuser. S’ils me trouvent une occupation valable et étant susceptible de me redonner un tant soit peu de « joie de vivre », je les laisse partir et je me trouve quelqu’un d’autre pour le dîner. Je m’amuse un peu de la peur que je sens en eux durant les quelques minutes de réflexion que je leur accorde et puis je plante mes canines dans leurs jugulaires. La soif prend toujours le pas sur tout. Il était prévisible que cette technique ne porte pas ses fruits mais, en 191 ans d’immortalité, j’ai été fort surprise de constater qu’aucun d’entre eux n’a été fichu de me faire une proposition sérieuse et recevable. Les humains sont tout de même pitoyables, quand on y pense.

Alors je passe mon temps à la buvette, à observer le monde du coin le plus sombre de la salle. Tantôt je les fixe avec mélancolie en me demandant comment j’aurais fini si les vampires n’avaient pas envahi le monde, une chape de tristesse et de souvenirs douloureux m’environnant. Je ressemble à une ombre perdue au milieu d’une foule, qui ne sait pas trop où se trouve sa place et qui erre sans but sans jamais trouver de réconfort. À d’autres moments, cette nostalgie disparait pour être remplacée par un personnage à l’humour sarcastique, cynique, noir même, qui ne se complait que dans le dénigrement de ses contemporains et l’antipathie. Est-ce une partie de moi qui se rebelle contre la peine et le chagrin ? Je n’en sais fichtre rien et je ne cherche pas à le savoir, je sais seulement qu’il me prend régulièrement l’envie de répandre un peu de malveillance et cela me distrait.

FIN DE LA TROISIÈME ET DERNIÈRE PARTIE :
La jeune fille pleine de rêves de pureté,
Depuis sa transformation a bien changé,
Son âme a à présent une apparence laide,
Et elle n’y a pas encore trouvé de remède,
Elle est devenue satire et amorale,
Quoi de plus divertissant que de faire le mal ?
Elle s’enferme aussi de longues heures durant dans sa solitude,
Et dans son regard flotte la certitude,
Que pour l’éternité elle est condamnée,
À porter sur ses épaules le souvenir de ceux qu’elle a aimé…


 
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Fiche d'Ambroise Duquesne (vampire)

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